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ARBRES

Arbres de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, Belgique-France, 2002, 50 min

« La voix off nous relate l’entreprise diabolique du figuier étrangleur. Une fois une graine de ce figuier posée sur la fourche d’un arbre, ses racines descendent le tronc et l’enserrent progressivement, elles s’épaississent et se soudent jusqu’à l’étrangler.

La séquence est construite comme un film policier. Trois longs plans descendent les troncs de trois arbres hôtes. Ils sont réalisés grâce à un prototype de grue légère télécommandée. Les trois arbres, « tous condamnés », se situent à des stades croissants du processus d’étranglement. L’enchaînement de ces trois plans au montage donne l’impression d’assister à la strangulation meurtrière d’un seul et même arbre. Au son, les violons stridents de la composition La Lontananza nostalgica utopica futura de Luigi Nono s’entremêlent et deviennent de plus en plus aigus : ils rappellent le mouvement des lianes du figuier et soulignent le pic dramatique de la séquence.

Le dernier plan est un panoramique vertical qui remonte des racines jusqu’à la cime de l’arbre. Il montre le résultat du processus : l’arbre hôte disparu, étouffé par les lianes du figuier. »

Cahier de notes sur Arbres, écrit par Francesca Veneziano en 2023

https://nanouk-ec.com/enseignants/les-films/arbres/cahier/deroulant#deroulant-16

 

 

BONUS

BONUS Comment filmer le suspens ?

La Mort aux trousses, d’Alfred Hitchcock, 1959, États-Unis, 2h16

« François Truffaut : Une idée comme celle de l’avion dans le désert [dans La Mort aux trousses (North by Northwest, 1959)] ne peut pas germer dans la tête d’un scénariste car elle ne fait pas avancer l’action, c’est une idée de metteur en scène.

Alfred Hitchcock : Voici comment l’idée est venue. J’ai voulu réagir contre un vieux cliché : l’homme qui s’est rendu dans un endroit où probablement il va être tué. Maintenant, qu’est-ce qui se passe habituellement ? Une nuit « noire » à un carrefour étroit de la ville. La victime attend, debout dans le halo d’un réverbère. Le pavé est encore mouillé par une pluie récente. Un gros plan d’un chat noir courant furtivement le long d’un mur. Un plan d’une fenêtre, avec, à la dérobée, le visage de quelqu’un tirant le rideau pour regarder dehors. L’approche lente d’une limousine noire, etc. Je me suis demandé : quel serait le contraire de cette scène ? Une plaine déserte, en plein soleil, ni musique, ni chat noir, ni visage mystérieux derrière les fenêtres ! »

Le Cinéma selon Hitchcock, de François Truffaut, 1966, éditions Robert Laffont 

https://upopi.ciclic.fr/analyser/le-cinema-la-loupe/hitchcocktruffaut-le-livre-des-secrets