Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki, Japon, 1988, 1h26

« Miyazaki n’a de cesse de filmer la nature dans tous ses états. À la fois les états organiques, météorologiques mais aussi métaphoriques. Le premier plan du film est celui d’un paysage de campagne, avec ses champs puis ses rizières. […]

Plus tard, c’est sous un angle plus atmosphérique que la nature va s’exprimer pleinement et de façon presque inquiétante. Alors que Satsuki va chercher du bois dehors pour la cheminée, le vent se lève brusquement et une bourrasque vient littéralement lui confisquer ses bouts de bois portés à bout de bras. Ceux-ci ont l’air d’être aspirés par la bourrasque pour s’envoler vers le camphrier géant qui semble les avaler. C’est la première fois qu’interviendra d’ailleurs un point de vue surplombant sur un personnage du film, comme si celui-ci était observé par une entité « venant d’en haut », un maître de la forêt comme il sera nommé plus tard. Les arbres aux couleurs sombres sont déformés par la tempête qui souffle au-dessus de la maison en la faisant vibrer. Cette nature semble donc animée d’une force étonnante. »

Cahier de notes rédigé par Florent Darmon, 2020

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