ÉCOUTER et DÉCRIRE

Cliquer pour agrandir ou réduire le photogramme

Voir la bonne réponse

Jiburo

Jiburo de Lee Jeong-hyang, Corée, 2002, 1h27

« Sang-woo apprend à devenir humain non seulement au contact des autres et de leur enseignement qui l’amène à prendre conscience de ses actes et de son attitude, mais il apprend aussi de la nature. Après avoir étendu le linge de l’enfant, la grand-mère le réveille (il dort sur la terrasse) pour le prévenir de son absence. Dès qu’il se met à pleuvoir, l’enfant sort retirer le linge, le met à l’abri, tout en mouillant ses vêtements. Aussitôt fait, il cesse de pleuvoir, ce qui oblige l’enfant à l’étendre, ce que la grand-mère avait fait pour lui. Beaucoup d’humour et d’ironie dans cet épisode édifiant où l’action de l’enfant se révèle inefficace (il aurait mieux fait de laisser le linge étendu) et peu bénéfique pour lui, car il mouille en plus ses propres vêtements. Le message est limpide, puisqu’il s’agit non seulement d’être à l’écoute de la nature (saisir son fonctionnement) mais aussi de laisser faire, puisque l’intervention de l’homme n’est pas toujours nécessaire. Quand il veut sauver son linge, son action se révèle inutile. L’action blanche, pour rien, outre le jeu de la réciprocité, très actif dans Jiburo, est ce qui lui aura permis d’avancer. »

Cahier de notes écrit par Charles Tesson en 2009 : https://nanouk-ec.com/enseignants/les-films/jiburo/cahier/pointdevue#film

BONUS

Bonus regards croisés sur la pluie

Chantons sous la pluie, de Stanley Donen et Gene Kelly, États-Unis, 1952, 1h43

Si Sang-woo est contrarié par l’apparition soudaine de la pluie, ce n’est pas le cas du personnage de Don dans Chantons sous la pluie. Le premier réagit comme un adulte en devenir, prenant conscience de ses actes, tandis que le second débute une danse joyeuse sous une pluie devenue un terrain de jeu insouciant. Les comportements que l’on attend des personnages s’inversent : l’enfant apprend à devenir adulte et l’adulte retourne en enfance.

« Chantons sous la pluie est d’abord un titre qui porte un sens aussi contradictoire qu’insolite. Quand il pleut, on a envie de se protéger de l’eau qui tombe plutôt que de danser sous les gouttes. Donc cette proposition de l’intitulé tient de la provocation en dictant l’idée d’exécuter une action infantile (seuls les enfants s’amusent sous la pluie battante). »

Dossier Collège au cinéma édité par le CNC

Chantons sous la pluie fait partie du catalogue Ecole et Cinéma : https://nanouk-ec.com/enseignants/les-films/chantons-sous-la-pluie